Introduction : Le reportage de Maya dans le village de Mr Hook,
visite d’un village ethnique !!!
Paksé, petite bourgade qui semble sans grand intérêt à première vue, étendue le long d’un gigantesque boulevard à 2×2 bandes, elle revêt un caractère insolite. Capitale de la province de Champashak, elle abrite toutes les institutions et administrations de la région, au carrefour stratégique entre les 4000 îles, Vat Pû Champashak et le plateau des Bolovens, nous y retrouvons quantité de touristes et d’expatriés, majoritairement Français à la seule exception d’Yves, Huttois, un Belge donc, marié à Miss Noys. C’est dans cette drôle de ville que nous établissons notre camp de base. Il y a une dizaine de jours, nous avions atterri dans la ville et nous avions décidé de partir visiter les 4000 îles et Champasak comme vous avez pu le lire dans les articles précédents, voyager léger, sans toutes les valises, fut un réel plaisir. Grâce aux bons conseils de notre ami Xavier qui tient un très chouette restaurant « La Terrasse » et de Cyril qui tient la meilleure boulangerie « la Boulange »; notre séjour à Paksé fut une réel bonheur tranquille, qui plus est dans ce Guesthouse familial le Haeksem où nous avons déposé tous nos bagages.
Fort de notre expérience en scooter, effectuer la dite « petite boucle des Bolovens » ne semble pas insurmontable, seulement 80km par jour, c’est à notre portée. En réalité, ce devait être l’aventure il y a quelques années,… sur des pistes et ses nids de poules,… traversant des villages atypiques. Aujourd’hui, faire le « petit » tour des Bolovens est une promenade de santé, une autoroute est en construction entre Paksé et Paksong, ce qui rend difficile la conduite sur un tronçon, mais dès Paksong dépassée, une belle route goudronnée nous amène très vite à Tat Lo, où un petit village paisible nous attend.
Sur la route, impossible d’éviter les sites touristiques, les cascades, les plus belles du Laos et sa nuée de touristes, toujours des Français avec tous les mêmes scooter de location, situation cocasse d’être tous passés par Yves,…
Deux cascades se font face : La première est paradisiaque bien que nous n’en voyons pas le fond, deux chutes d’eau jumelles qui semblent se perdent dans les entrailles de la Terre comme avalées,… Pour les voir toucher de plein fouet la rivière en contrebas, la tyrolienne de 500 m,… démentiel.
Celle d’en face offre un spectacle étonnant, elle se jette dans une espèce de lagune artificielle où on prend ses précautions en y entrant, même pas peur, l’eau est délicieuse une fois dedans.
La chute de Tat Lô offre elle aussi ses charmes mais peut-elle rivaliser d’écrin sauvage ? Nous ne croyons pas même si elle vaut son coup d’oeil en passant le pont ou en escaladant quelques rochers.
Arrivés en soirée à Tat Lô, nous nous dirigeons vers un Guesthouse familial, des bungalows face à la rivière, les sanitaires sont communes mais la vue est splendide,… nous les prenons sans hésiter, l’ensemble inséré dans un enclos familial, un petit village à lui tout seul, il suffit de voir Auguste courir immédiatement avec tous les petits enfants de la famille… Nous y serons bien, à ce point même que nous en profitons pour nous baigner comme les villageois dans la rivière. On y voit même les jeunes moines bouddhiste y laver leurs tenues safranées…
La Gueshouse est tenue par une jolie vieille dame appelée « Mama » qui s’occupe de tout, avec ce sourire et une telle gentillesse,… Une association caritative a élue domicile « Sabbadee, Bonjour » initiée par Christophe : elle sensibilise les habitants des petits villages au risque des utilisations des eaux usées, aide à la scolarisation,… Mama est une personne qui a rendu notre séjour, un souvenir inoubliable. toujours à être là quand il fallait, elle dormait même avec les scooters pour pas qu’on se les fasse voler. On vous recommande son poisson grillé, ..
Le romantisme est bien présent dans un tel lieu, légèreté de l’existence, nous continuons inlassablement à rencontrer l’autre, le voyageur comme nous qui y dépose ses bagages comme tous ses soucis de l’existence pour passer une soirée sans lendemain, Juliette ou Cindy et Fab ou encore Brigitte et Richard de Marseille sur la route de Champasak, autant de rencontres simples qui nous disent que la route est finalement le meilleur moyen d’évacuer aussi une vie pour une, plus égoïste, plus centrée sur nous, plus éloignée et si proche de ce que nous sommes réellement ?
La route, le chemin, partir ou revenir. … la question se pose quand on est bien, vivre surtout quelque chose de si beau qui marque à vie, comme ces trois pays traversés qui enivrent les souvenirs, les envies, les manquent de rien, petits bouts de rien… c’est vraiment ça. .. et tous aussi importants pour l’édification de son propre chemin. Rassurez-vous je me comprends.
Aujourd’hui, après la baignade le grand rendez-vous pour notre Auguste : la rencontre des éléphants, les deux seules éléphantes du lieu mais qu’importe elles suffiront pour l’affaire. Bien sûr, comme c’est marqué dans tous les guides et les sites, nous ne sommes pas tous seuls… mais quel charme de voir cet animal devant soi, emblème du Laos, le pays au million d’éléphants, leurs yeux racontent-ils la disparition de leurs proches par la faute des hommes. (Je lisais qu’un imbécile à l’autre bout de la planète relançait l’autorisation de les chasser pour leur trophée. ..j’avoue le dégoût tant l’animal paraît comme en Inde si triste.). Nous contribuons peut être au jeu malsain du tourisme de masse… la question reste posée
Nous avons vu Auguste, les yeux brillants regarder cette bête sortie d’un autre temps mais si proche de lui, de ses doudou, de son univers innocent, nous avons vu nos enfants, touchés par la grâce naturelle de l’animal, aussi la part de l’humanité se refléter dans ses yeux tristes… triste comme un chien peut sembler l’être.
Majestueuses, dominantes nous assistons à son bain avant que deux jours plus tard nous enfourchons notre peau de bons touristes pour un tour d’une heure sur leur dos. Nous nous lasserons pas de leurs dandolinements, de leurs écarts de conduites sur la route, de la rugosité de leur peau.n de nos caresses… cet animal est plus grand que nous et force un tel respect. Comment l’homme blanc a-t-il pu détourné culturellement la nature suprême de l’édifice de la vie… l’appât ultime du gain qui corrompt encore et toujours le monde entier.
Le plateau des Bolovens offre aussi une autre attraction pour touristes : Visiter un village ethnique, pardon d’une minorité ethnique. Drôle de langage qui ne semble choquer personne, comme si le fait d’ajouter « minorité » apportait un trait à ce mot « ethnique » tellement galvaudé par les temps qui courent et utilisé selon le bon sens commun qu’on voudra lui donner. Les appréhensions sont là, comme à Sappa, pas question de tomber dans le voyeurisme ou le cliché du touriste en mal d’émission télé : » Rendez-vous en terre inconnue »… Arrivés à nouveau en scooter en fin d’après-midi, nous découvrons le village,…
La rencontre avec ce célèbre Mr Hook aura pris le temps de se mettre en route, un autre groupe de Français termine a sienne, et loin d’être dans l’amabilité, ils quittent le site parce que stressés sans doute par la route. Nous restons seuls avec lui, fumant de sa pipe en bambou nous attendons son bon vouloir. Mr Hook, c’est lui !
Curieux bonhomme qui quitta son village jeune, contre sa tradition et la décision de ses parents, refusant à plusieurs reprises les mariages forcés et organisés dans son village, revenant lors du décès de sa grand-mère, se mariant finalement contraint et forcé, se décida d’ouvrir son village au tourisme. Loin d’aller à l’encontre de ses croyances animistes, il offre de nouvelles portes à son village… un peu plus de rentrées économiques, un peu plus de modernité, sans jamais rejeté son déjà-là, son identité, son être. Notre chance ? Avoir pu lui parler en toute franchise sans les groupes de touristes, en toute simplicité avec nos enfants. Les rites et les cultes animistes, s’ils sont difficiles à comprendre pour nous, sont portés vers la Nature, sans avenir au delà de 3 jours, sans futur, sans angoisse.
Maya en parle si bien dans son reportage,…
Dernière halte sur la route pour un dernier achat typique et puis…
Quand nous quittons les Bolovens pour dire adieu définitivement au Laos, nous retiendrons la chaleur humaine de toutes ces personnes rencontrées sur la route, ces paysages fantastiques du Nord en barque, les routes de campagnes, ces guesthouses de rencontres, ces amitiés aussi, ces visages, celles et ceux qui ont rendu notre Laos une traversée inoubliable,…
Alors Merci à vous d’être passés sur notre route : Nos deux Hervé baroudeurs, Sophie et Mica et leurs enfants, Marie-Pierre du musée ethnique de Luam Brabang,, Christophe de Vang Vien du resto « Le Lotus », Xavier, Cyril et Yves de Paksé, Christophe et Mama de Tat Lô, Cindy et Fabien, Brigitte et Richard de Champashak et … finalement arrivés en Thaïlande,… Lydia et Thomas, leurs enfants avant leur retour au Laos.
Nous vous écrivons du Nord de la Thaïlande à présent,… un nouveau chapitre s’ouvre,… demain on prend l’avion pour le sud, un autre monde nous attend.
Mille bisous de nous tous,
Fab