De Vientiane à Than Kon Lo,.. ; de la critique du voyageur- touriste à l’émerveillement d’un site grandiose : Than Ko Lo !

On beau y être habitué mais entrer dans une ville comme Vientiane, ses noms de rues en Français, ses larges avenues et allées droites, ses bâtiments coloniaux en décrépitude, ses maisons qui furent jadis prestigieuses, … la Capitale du Laos offre un charme doucereux comme à Pondichéry. Certains endroits rappellent ce passé, d’autres semblent se tourner vers la modernité. Nous sommes très loin des autres capitales visitées. Rappelez-vous la Mégapole de Bangkok, la modernité commencée à Pnomh Penh, la frénésie d’Ho-Chi-Min, le développement d’Hanoï,… Ici bien loin des touristes de Luang Prabang, d’autres s’affichent au grand jour : les Backpackers, les étrangers qui voyagent avec un sac à dos sans le sou, en solo ou en duo.

(Alors le début est rude, il va vous falloir lire tout ça ! Et sans photo avant de reprendre le fil du voyage,.. Pour lecteur averti ! Pas d’inquiétude, toutes les photos de la semaine toutes nos aventures suivent juste après : Note de l’auteur)

Nous sommes descendus dans un Guesthouse de Backpackers. Nous y avons boocké, après quelques palabres, la plus grande chambre avec deux grands lits, le seul balcon de la maison. Notre entrée a dû faire sensation, musique à fond, des jeunes de la vingtaine – trentaine s’abreuvent de bières autour d’une table, smartphone en main et inévitable table de billard. Les prix des hôtels s’envolent ici et loger six personnes, ce n’est jamais facile.  les sites de réservation en ligne ne le signale pas toujours. Juste derrière le Guesthouse, un charmant hôtel familial offre avec piscine des chambres propres et tout le confort mais le double du prix,… presque 75€ pour deux chambres. Notre choix est vite fait lorsque nous sommes rappelés par les gérants du gesthouse qui acceptent une famille nombreuse en cet endroit dans une seule pour … seulement 40€. Cha et moi sommes assez d’accord, à notre vieil âge, notre place est à côté mais nous tentons l’expérience.

Les Backpackers, ! Vous voyez immédiatement toute l’ironie de la phrase : Nous en avons 4, de sacs-à-dos, et deux immenses valises, 4 petits sacs, une guitare et une poussette, seulement depuis que nous avons abandonné deux sacs en bandoulières mais nous sommes loin de cette image négative qu’ils véhiculent, sans doute parce que nous voyageons en famille, avec un autre budget, d’autres envies, d’autres horizons, … que nous cherchons autre chose dans les merveilleux pays que nous traversons. Mais, c’est une vision. Il est étrange de constater que « les voyageurs » se déclinent en plusieurs familles de voyageurs, je dois appartenir à l’une d’entre elles mais je cherche toujours laquelle me convient le mieux. J’ai eu le temps de l’analyser dans ma tête, de trouver ma place sur la route, essayer de comprendre pourquoi j’avais entrepris ce voyage dingue avec toute ma famille. C’est au contact des autres et plus curieusement de ces « Blancs » qui jalonnent notre route que je voulais vous partager un peu de ce qui me heurte ou me gonfle irrespectueusement pour les autres : les étrangers en voyage.

Le vacancier, c’est celui qui visite égoïstement son lieu de vacances pour en prendre plein les yeux, qu’importe ce qu’il lui en coûte, il en a envie, ça lui fait du bien, il a son budget auquel il a consacré toutes ses économies pour partir vers un ailleurs différent, avec son quottât de soleil en prime. Du plaisir, du temps, des siestes, des soirées entre copains, des plages ou des piscines feront l’affaire. Le plagiste et le campeur feront de même selon leur budget ou leurs rituels d’accommodations.

Le touriste cherche son ailleurs, il prend son temps en famille ou en couple car toute l’année, il l’a passée à travailler et à planifier son trip, son budget, sélectionne les visites car les visites sont la gageure d’un voyage réussi, les meilleurs clichés des plus beaux paysages ou monuments feront toujours l’affaire au retour. Son budget lui permettra quelques extras du moment qu’à son retour, il pourra en parler avec passion.

Le voyageur, celui qui a fait du scoutisme dans son jeune âge, qui se croit toujours jeune, qui a son budget au-dessus de la moyenne et qui avec son guide sous le bras et dans son sac, part sur les routes non sans un ressentiment, car il en veut bien de l’inconnu tant qu’il est bien préparé. Il a ses références, il n’en sortira pas. L’insécurité le stresse, le moindre tracas lui fait ressortir sa nervosité accumulée d’une année ou d’une vie ; lui, par son itinérance cherche les autres, d’autres paysages, d’autres cultures, celles qui défilent devant ses yeux pour rêver d’un ailleurs qui le fera décompresser un peu. Il sait que son voyage n’est qu’une fuite sur le temps qui le ramènera trop vite à la maison. Il souhaite parcourir sa planète seul, suivant un guide du même nom mais en suivant les traces trop construites. Nous ?

Le routard ou le backpacker, c’est la jeunesse libérée ; celle qui, jadis, sortait des sentiers battus, partait à l’aventure, issus de ces mouvances hyppies, cherchait la spiritualité à travers les plaisirs et consommations diverses, s’est transformée en une jeunesse qui vague et qui vient, avec un budget limité certes mais qui voyage pour diverses raisons communes, l’ailleurs est un temps long que l’on mène à sa guise, en zonant, se déplaçant au gré des rencontres, le monde d’aujourd’hui permet ces voyages d’itinérance sans lendemains immédiats. Le sac-à-dos suffit,… ; qu’importe demain, du moment que l’aujourd’hui soit vécu; surtout s’il ne coûte rien, qu’importe les cultures, le respect ou même la reconnaissance de l’autre. Une idée de vivre la bohème dans ‘égoïsme, révélateur d’une culture du soi-même, indifférent à la rencontre.

Le baroudeur, le vieux, le dépassé, le rescapé du voyage. Le genre de mecs que l’on croise sur la route. Il semble avoir tout vécu mais la route hors du temps est sa raison de vivre. Loin des backpackers, son itinérance suit une logique d’appropriation du monde, il sait se faire accepter partout, est de tous les coups, de toutes les tentations. Sa rencontre se veut vérité, qu’il soit à pied, à moto ou en 4×4, sa seule raison, aller tout droit et le plus vite possible. Qu’importe la montage ou l’intempérie, avancer c’est son chemin de réflexion. Le baroudeur ne sait être à l’arrêt. il tient sa vérité dans le chemin parcouru qui jamais ne revient et qui surtout accorde à ses détours, l’importance vitale qui l’éloigne chaque fois de son retour chez lui.

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Il doit y en avoir d’autres, des familles de voyageurs : les voyages organisés, les bobos écologistes, les richissimes, les révolutionnaires, les désespérés, les abandonnés, les solitaires, les trekkeurs, les passionnés, les indolents, les aventuriers,… Toutes et tous ont leurs raisons de partir !

Partir, hors du temps, hors du monde connu et découvrir un peu d’imaginaire qui ramène à notre propre condition. Toutes ces familles qui font les « Blancs » rencontrés sur la route m’ont fait écrire ces stéréotypes dans lesquels je dois bien me retrouver à chaque instant de ce voyage, à part que je le sais, je ne suis aucun d’eux. J’ai pioché dans chacun d’eux des temps, précieux, insolites parfois, pour le confort de nous six. JE dois bien être plus l’un que l’autre mais jamais cloisonné. Je suis une liberté sur la route qui me mène tout droit vers une autre découverte.

Alors me direz-vous ? Rien, juste une affreuse constatation, je n’aime pas les Touristes bien que j’en fasse partie,…

Ceci dit, continuons la route,… où en étions-nous ? Nous arrivions à Vientiane, je crois…

(…)

La route du voyage demande du temps, pour soi, pour égoïstement se sentir vivre.

A Vientiane, nous avons pris ce temps contre le temps. Nous sommes arrivés à plus de la moitié de notre visa laotien, et bien que nous aurions pu accélérer notre marche vers le plateau mythique des Boloven et les 4000 îles du sud du Laos ; ici, nous prenons notre temps. Un voyage réussi, c’est aussi ce temps-là, au rythme des enfants.

A Vientiane, nous avons pu parcourir en touk-touk les principaux monuments, les quelques vestiges du passé colonial, temples et arc-de triomphe mais rien de réellement qui nous touche, la ville semble endormie et bien loin de ce que nous pourrions attendre d’une capitale… à l’image du Laos qui semble émerger d’une torpeur. Mais Vientiane fait aussi partie de ce genre de ville où nous sommes bien, cette lenteur correspond à notre moment. Nous prenons notre deuxième journée sur place pour régler notre administratif de Bruxelles, avoir enfin un peu de Wifi, et préparer à la deuxième partie qui s’annonce tout aussi belle au Laos !

Le lendemain, départ pour Tham Ko Lo, une expédition en dehors des routes que les bikers prennent pour rejoindre un endroit reculé où serpente une rivière sous la montagne, … La route est longue, nous profitons d’un délire dans le bus pour tourner un petite séquence émotion :

Hâte de nous y trouver, la route est longue dans un bus bien laotien, des heures de route qui nous amène devant un pont, infranchissable pour le bus. Un autre famille européenne nous regarde ne sachant quoi faite, c’est le Laos ! Vite, on débarque les affaires et on termine les 40 derniers kilomètres en touk touk sur une route affreuse, le soleil se couchant à l’horizon, pour arriver dans le début de la nuit dans un havre de paix. Le temps aussi d’attraper Auguste dans le vent !

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Une fois sur place, certes d’autres voyageurs, des trekkeurs pour la plupart, des randonneurs, nouvelle catégorie oubliée, des amoureux de la nature, une autre… Ici, le charme opère immédiatement.

Une vaste cour et une plaine qui s’ouvre sur les champs, de part et d’autre de la vallée, d’immenses falaises kratisques, toujours elles nous enferment dans ces champs et rizières. Nous sommes au bout du chemin, plus loin une montagne infranchissable, sauf si….

 

SI nous prenions le temps de passer en dessous pendant 7km, dans l’obscurité… Suivez le guide,…

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Entraînés, motivés, nous somme fin prêts à entrer dans la bête, dans la gueule de la montagne, non sans quelques appréhensions, nous montons dans des barques pour passer dessous ce passage secret qui a mis près de 3 millions d’années à se créer, tout au début de la formation de l’Indochine qui d’adosse à la plaque asiatique, formant en même temps la géologie actuelle, la baie d’Along mais surtout les paysages fabuleux du Laos. Cette « Cave » comme ils disent, est fabuleuse et mérite le détour…

Les lumières sur le front, Cha est partie avec Auguste et Maya, comme sur la baie d’Along terrestre à Minh Binh, je prends les « moyens » avec moi, pour Noé et Léo; c’est aussi un enchantement mais qui ne le serait pas  ?

La sortie apparaît irréelle, au détour d’un coude sur la rivière, provoque dans la tête « ô, c’est déjà fini ?! », une frustration parce que le monde d’en-dessous offre une telle féerie. la visite du village ethnique ne se fera pas car trop loin à deux kilomètres, nous prenons le temps d’un verre, dégourdir les jambes d’Auguste, lui et ses rencontres avec ses amis les animaux,… et c’est déjà le retour.

Notre volonté dans ce voyage c’est de rencontrer,… autre chose, autrement !!! Et bien, nous avons pu le faire exceptionnellement le lendemain,…

J’avais depuis notre arrivée, sachant que nous resterions 3 nuits, chose exceptionnelle ici, car seuls des Trekkeurs n’arrivent sur leur scooter pour la plupart,… de réserver ou voire commander à des villageois 2 scooters, notre hôte nous offre le sien et demande à un ami de prêter le sien pour que nous puissions partir visiter les villages environnants. Notre tentative de conduite ne les ayant pas trop rassuré sur un engin très …. comment dire ? Désarçonnant ? Nos deux prêteurs décident d’un commun accord que l’un nous guiderait selon notre bon vouloir sur les routes, et ça donne ça !!! Trop génial !!!

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Une de nos plus belles balades au Laos,… vraiment !

Je vous quitte sur ces images dorées et j’espère que vous serez là dans dix jours car nous serons amenés à vous faire découvrir les Bolovens, les 4000 îles du Laos,…

Mille bisous à vous tous et à bientôt,

Fab

 

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